L’effet domino : l’impact des retards de paiement

Ce rapport analyse le problème des retards de paiement, qui peuvent avoir de réelles conséquences sur les petites entreprises. Notre étude, fondée sur une enquête menée auprès d’environ 3 000 entreprises dans 11 pays, démontre que 11,0 % de l’ensemble des factures émises par les PME sont payées en retard, ce qui représente 1 010 milliards de dollars par an au total. Pire encore, 7,5 % des factures sont finalement considérées comme créances irrécouvrables, ce qui a un impact d’autant plus important sur les opérations. Si l’impact des retards de paiement varie selon les pays, ces derniers ont toujours des répercussions importantes et affectent les PME de plusieurs manières.

Notre précédent rapport indiquait que les PME consacraient beaucoup de temps et d’efforts à la relance des paiements en retard, même si, comme expliqué plus haut, ce phénomène varie d’un pays à l’autre. Ainsi, en moyenne, une PME d’Afrique du Sud consacre 20 jours de travail par an à cette tâche, contre quatre pour les PME australiennes. Ce temps perdu pourrait être utilisé pour augmenter la productivité.

En plus de cette perte de temps, environ 40 % des sondés ont estimé que les retards de paiement impactaient directement leur activité, qu’il s’agisse de conséquences sur l’entreprise elle-même (réduction des investissements, retard dans le paiement de leurs propres fournisseurs) ou de conséquences humaines (augmentations de salaires moins fréquentes, réduction des bonus). Ce dernier point a d’ailleurs été relevé dans tous les pays, à l’exception des États-Unis : les retards de paiement ont un impact notable sur le paiement des primes annuelles, ce qui risque d’avoir des répercussions supplémentaires sur le moral et la productivité du personnel.

Compte tenu de ces impacts, nous nous sommes demandé si une intervention était nécessaire. Ainsi, nous avons d’abord étudié si un certain type d’entreprise était plus susceptible que d’autres de rencontrer des retards de paiement. Toutefois, nous n’avons pas été en mesure d’isoler des tendances particulières : contrairement aux idées reçues, les grandes entreprises ne sont pas plus susceptibles de payer en retard que les PME. Le problème concerne donc l’ensemble des payeurs, ce qui signifie que toute intervention devra être réalisée à grande échelle. Pour autant, cela ne veut pas dire que celle-ci a peu de chances de réussir. D’après notre analyse, les entreprises s’entendent souvent dire qu’il n’y a pas de raisons particulières aux retards de paiements. Cela indique donc qu’il est possible d’inverser la tendance. La vraie question reste maintenant à savoir comment.