Neutralité et interopérabilité de la plateforme

Pour le compte d’une société du Fortune 500 basée en Californie, Plum a préparé un rapport sur la neutralité, l’ouverture et l’interopérabilité des plateformes et sur les questions politiques potentielles liées à ces domaines.

Les termes « ouvert », « neutre » et « interopérable » apparaissent fréquemment dans les discussions relatives aux secteurs de la technologie et des TIC, mais ne sont pas définis de manière uniforme. Le premier défi consiste donc à définir ces termes.

La neutralité se réfère généralement au principe de non-discrimination : les services concurrents, ou des paquets de données différents, devraient être traités sur un pied d’égalité.

L’interopérabilité fait généralement référence à la capacité de transférer et de restituer des données utiles et d’autres informations entre les systèmes, les applications et les périphériques

Dans le contexte des TIC, les termes « ouvert » et « fermé » peuvent faire référence à des plateformes. Dans une plateforme fermée (également appelée « walled garden » pour « jardin fortifié »), l’accès de l’utilisateur aux applications et au contenu est restreint (ce qui peut entraîner un enfermement propriétaire).

Le rapport soutient que le niveau approprié d’intégration et d’ouverture doit être dynamique et contestable. Par exemple, une intégration plus étroite du système d’exploitation est susceptible d’offrir plus d’avantages pour les appareils mobiles que pour les PC. De même, certaines plateformes de téléchargement d’applications offrent aux consommateurs un certain degré de protection contre les logiciels malveillants. Les clients ont le choix entre des plateformes de téléchargement d’applications proposant des degrés de curation plus ou moins stricts (systèmes plus ou moins « ouverts »). Les utilisateurs se tourneront vers les plateformes qui correspondent le mieux à leurs préférences et à leurs besoins.

De la même façon, des exigences strictes en matière d’interopérabilité peuvent nuire à l’innovation sur le marché. Ainsi, exiger que les applications fonctionnent sur tous les systèmes d’exploitation mobiles imposerait des coûts exorbitants aux développeurs d’applications à petite échelle, qui ne développent pas pour des plateformes minoritaires. Des exigences d’interopérabilité mal conçues pourraient conduire à la domination d’une norme ou la renforcer, au détriment de l’innovation. Il convient également de noter que le marché est souvent incité à fournir un certain niveau d’interopérabilité.

Enfin, les marchés numériques sont souvent dynamiques et concurrentiels ; même les acteurs établis doivent constamment innover pour rester performants. Différents appareils, systèmes d’exploitation et écosystèmes d’applications sont en concurrence les uns avec les autres, et l’ouverture et l’interopérabilité peuvent se développer de différentes manières à différents niveaux de l’écosystème. Non seulement la concurrence s’exerce entre des écosystèmes verticaux plus ou moins intégrés, mais elle permet aussi de vérifier si les consommateurs valorisent l’intégration à chaque niveau de tout écosystème actuellement intégré.

Il est donc recommandé de faire preuve de prudence lors de l’imposition sur le marché d’exigences pouvant avoir des conséquences inattendues sur les innovations à venir.