Économie des applications : guide pour la formulation de politiques

Les technologies de l’information et des communications ont largement contribué à la croissance de la productivité, unique source durable de croissance des revenus et des loisirs. L’omniprésence du smartphone et l’augmentation du nombre d’applications signifient que les appareils mobiles sont désormais les principaux moteurs de ce progrès économique et social.

L’Europe a obtenu de bons résultats en termes d’applications mobiles. Elle est sur la bonne voie pour une adoption universelle du smartphone, et les revenus des développeurs d’applications représentent un tiers du total mondial. En Europe, le nombre d’emplois dans l’économie des applications est estimé à 1,64 million.

Cependant, les revenus des développeurs font souvent pâle figure à côté des bénéfices économiques et sociaux des applications mobiles. En effet, l’utilisation de ces applications dans la digitalisation de composantes « hors ligne » de l’économie telles que le chauffage des habitations ou encore le transport, a le potentiel d’apporter un véritable changement et d’offrir des avantages considérables aux consommateurs et à la société.

Cependant, ces nouvelles approches peuvent aussi menacer les intérêts existants et s’avérer incompatibles avec des règles adaptées à des technologies et à des modèles commerciaux obsolètes, comme l’a montré l’ascension du peer-to-peer et de l’économie collaborative. La réglementation est souvent incapable de suivre le rythme de la transformation technologique, et des règles obsolètes peuvent gêner ou empêcher le passage au numérique.

Étant donnée la capacité des applications mobiles à transformer des activités autrefois « hors ligne », une révision des règles à l’œuvre dans l’ensemble de l’économie (plutôt que dans le seul secteur numérique, qui est et restera comparativement modeste) devrait constituer un élément clé de la politique numérique. Pour décider d’une forme de réglementation adaptée à l’ensemble de l’économie, il convient de prendre en compte la gouvernance des marchés et le potentiel des plateformes à supplanter la réglementation afin de protéger les consommateurs.