Le cas Pokémon GO : les Pokémon peuvent-ils aider à la fourniture d’une couverture universelle de haut débit ?

La mise en place d’un réseau mobile est désormais un processus assez bien établi : les opérateurs commencent par déployer la couverture dans les zones à forte demande, puis ajoutent des équipements ou du spectre supplémentaires dans celles où la couverture n’est pas suffisante. L’investissement initial pour la couverture est donc limité aux endroits où il y a assez de personnes prêtes à payer suffisamment pour obtenir une couverture. Au fur et à mesure que de nouvelles technologies ont été introduites, le déploiement a été privilégié dans les zones où la demande était la plus forte.

Pokémon GO, ainsi que d’autres applications de réalité augmentée (RA) ou de réalité mixte (RM) dont Ingress, son prédécesseur, ont le pouvoir de faire basculer cette tendance, car elles étendent la zone de couverture demandée par les consommateurs. On peut dire que le premier pas vers une couverture de données omniprésentes est issu des applications de cartographie, mais l’impact en a été réduit par la mise en cache des cartes et le fait que les utilisateurs planifient leurs déplacements à l’avance. À l’inverse, Pokémon GO repose sur une connexion à un endroit précis, et non à un lieu visité avant ou après. La demande et l’attente d’une couverture de l’ensemble des territoires augmentent à mesure que des applications similaires sont lancées (jeux et utilitaires).

Cela signifie que la mise en place des réseaux mobiles devra s’adapter. Dans une certaine mesure, en mettant en place des réseaux mobiles à des endroits relativement fixes, les opérateurs réseaux ont mis du temps à reconnaître que leurs utilisateurs étaient eux-mêmes mobiles. Cela s’explique en partie par le fait que, jusqu’à présent, même au sommet d’une montagne, les gens étaient plus disposés à payer pour pouvoir téléphoner que pour avoir accès à Internet. Vos téléchargements Instagram peuvent attendre jusqu’à votre retour au campement, contrairement aux nouvelles applications spécifiques à la géographie telles que Pokémon GO.

EE (UK) a déjà annoncé qu’elle prévoyait une couverture de 95 % du Royaume-Uni d’ici 2020. Nous nous attendons à ce que d’autres fassent de même. Toutefois, cela dépend de la disponibilité d’un spectre de basses fréquences suffisant et de la possibilité d’obtenir des emplacements de stations de base. Comme toujours, l’expansion du réseau dépend de l’existence d’une analyse de rentabilité suffisante, et rien ne confirme que l’envie d’attraper un Sulfura ou un Artikodin se traduira par des revenus supplémentaires pour les opérateurs.