Le secteur des télécommunications se caractérise par des coûts fixes considérables et d’importantes économies d’échelle. Si, dans un macro-État, cela n’a généralement pas d’importance car les principaux opérateurs fonctionnent bien au-dessus de leur échelle minimale efficace, il n’en va pas de même dans les États insulaires des Caraïbes.
En effet, l’échelle minimale efficace y impacte le marché des télécommunications de deux manières principales.
D’une part, les coûts et les prix (de détail ou de gros) sont susceptibles d’être sensiblement plus élevés que ceux observés dans les macro-États. D’autre part, les coûts unitaires de fourniture d’infrastructures de télécommunications augmentent considérablement à mesure que le nombre d’opérateurs concurrents augmente et que le volume fourni par chacun diminue.
L’impact de l’échelle minimale efficace sur le fonctionnement d’un marché des télécommunications a donc d’importantes répercussions sur la manière dont celui-ci devrait être réglementé dans un micro-État. Plus précisément, les autorités de régulation devraient reconnaître que pour être efficaces, les prix qui y sont pratiqués doivent être plus élevés et que la réglementation ne peut pas s’appuyer autant sur la concurrence, potentiellement plus limitée dans un micro-État.
En outre, alors que les coûts de développement, de mise en œuvre et d’application de la réglementation varient relativement peu selon la taille du marché concerné, les avantages, eux, sont généralement proportionnels à la taille de ce marché.
Compte tenu de ces deux paramètres, les approches et solutions réglementaires adaptées aux macro-États sont tout à fait susceptibles d’entraîner des pertes économiques dans les micro-États.